Vendredi soir, départ à 21h pour le Shandong. P'tain, j'ai tellement eu peur de rater mon train que j'ai sprinté à deux reprises... une fois dans le métro (fais chier les couloirs de sortie qui font un kilomètre!) et une autre à la gare (fais chier les ouvertures de porte juste qqs mins avt le départ!). Une fois posée, hop, je sors mon gros bouquin de management (qui, après quizz, n'était vraiment pas nécessaire d'emmener pour travailler...) mais extinction des feux à 23h. Heureusement que j'étais suffisamment fatiguée pour ne pas faire gaffe aux sonneries à répétition de mes voisines et des ronflements incessants de vieux Chinois.
Samedi 5h du mat', arrivée à Yanzhou. Il se la pèle - genre 3°C (ben ouai, ça fait une sacrée différence avec Shanghai et ses 12-15°C). Je dois acheter les billets de train mais il n'y a plus de tickets couchette ni siège... glops! que faire? et ps, la meuf ne me comprend pas... En attendant ma soeur, je fais ma clodo en m'asseyant par terre sur un sac plastoc ou en errant devant la gare. rhaaa c'étaient 2 longues heures d'attente dans la détresse! Après mures réflexions ou plutôt un coup de folie, on ne change pas de programme et prend des tickets debout. Go pour Taishan et Qufu! S'en suivent maintes trajets en taxi et bus, et de longues heures de marche.
Après des petites courses rapidos (3kilos de fruits pour 6kuais! brioches, chips, chocolats dove [coutant la peau du cul]), on se lance dans l'ascension du mont Tai avec ses 6600 marches et ses 1000 mètres de dénivelé... P'tain, c'était duuur mais au moins, on l'a vraiment grimpé! ni téléphérique ni bus. Au bout d'une après-midi de souffrances (plus que de méditation au final...), youpiii, sommet (glacial)! Direction hotel pour une bonne douche chauuude! Emmitouflées de la tête aux pieds, on a le courage de sortir pour aller manger (comme des poules) à 18h. Avec la ferme intention de travailler, on rentre à l'hotel mais là, coupure d'électricité peu avant 20h. L'électricité ne revient toujours pas... en fait, pour avoir la lumière, il suffisait de réenclencher le système (on l'a réalisé le lendemain) mais bon tant pis, nos paupières étaient trop lourdes.
Dimanche, réveil difficile à 5h dans le froid... allez, on est quand même venu pour voir le lever du soleil alors on se fait violence! Vêtues telles des bibendums avec nos énormes et lourdes vestes chinoises, on graville encore des marches pour atteindre le sommet et assiste ENFIN au lever vers 6h45. Ok, ça en valait la peine: franchement surprenant de voir le soleil surgir sous les nuages et non pas à l'horizon! Après, histoire de se requinquer: petit déjeuner chinois avec du doujiang (lait de soja) et des youjiao (sorte de pain frit). hmmm trop bon!
Finally, passage par Qufu, ville natale de Confucius. En qqs heures, le tour du temple, de la maison et de la forêt de Confucius était fait. Le Maître ne serait pas bien fier en tout cas s'il voyait à quel point toute activité (commerciale) tourne autour de sa pensée... pousse-pousse, taxi, guides, livres et même la bouffe, avec les gateaux, bonbons, alcool de Confucius... ouf quoi! Avec tout le temps libre qu'il nous restait (jusqu'à 22h quand même!), ballade dans une rue typique de la Chine avec en mains des "linshi" du Shandong - pizza chinoise épicée, crêpe végétarienne, petit pain fourré avec du porc assaisonné avec du poivron vert et du piment... cracra, bondée, fourre-tout mais ô combien vivante! :)
Fin de journée: repos des guerrières avant une nouvelle bataille: le retour en train respectif dans nos villes: juste 8h avec un ticket "wuzuo" càd sans place assise ni allongée...
Armée de mon petit tabouret chinois en bois avec des lattes de tissu bleue, de mon écharpe remontée jusqu'au front et de mon livre de management, j'ai bravé la horde de Chinois qui voyagaient en même temps que moi - dans des conditions similaires ou pas - et leurs crachats, rots, pets, fumée de cigarettes... je n'oublie pas les innombrables coups de fesse, genoux, mains et l'air intrigué de tous les passagers quant à ce que je représentais "une jeune fille chinoise - vêtue tel un bibendum et muni d'un sac à dos - plantée au milieu du couloir sur son tabouret à 5kuais". au bout de 6h, vers 4h30 du mat', ca a été la plus belle délivrance de ma vie: des sièges - ultra durs comme le béton - se sont libérés. j'ai pioncé jusqu'à Shanghai et après, hop, passage éclair à l'appart avant d'aller braver l'heure et demi de management et son quizz à la con.
Beau week-end sportif et ressourçant en dehors de Shanghai avec une expérience inédite, la plus chinoise jamais vécue jusqu'à présent, mais que je ne suis pas prête de renouveler de si tôt (voire jamais en fait)!
Photos dans prochains épisodes car là, besoin de dormiiiiiiiiir!
La Mafia chinoise :)
